Eviva España !
En septembre, plusieurs adhérents du Club ont participé à un road-trip dans le nord de l’Espagne. Le compte-rendu suivant est très fortement inspiré de la prose de Lilian Scobie, que nous remercions pour sa gentillesse, sa patience, son sens de l’organisation… A l’année prochaine Lilian & John !
Qu’il y a-t-il de commun entre des propriétaires de Blackjack Avion, de B.R.A., de Burton, de Le Patron et de Lomax ?
Le club Kitcars Base 2cv & Dérivés et/ou un « bon peu » de folie !
Encore largement méconnue, la Rioja, région du nord de l’Espagne, produit certains des meilleurs vins du pays.
Montagnes escarpées, rivières scintillantes et villages médiévaux fortifiés ont permis au temps de s’arrêter, un paysage magnifique de collines, de vallées et de vignes.
Des routes sinueuses et peu de trafic, parfaites pour nos voitures.
Des équipages venant d’Angleterre, de France, d’Irlande, du Luxembourg (et même un Lyonnais ayant fait le tour de l’Europe les semaines précédentes), constituaient notre joyeux groupe, cet été : 12 kitcars (dont 5 x 3-wheelers) et une Dacia d’assistance, soit 21 personnes au total se sont rassemblés. Parmi nous se trouvaient quelques-uns des meilleurs mécaniciens que nos petites voitures pourraient avoir : Jacques & Olivier pour la France, Kevin et Keith pour l’UK… Leur expertise a été sollicitée à quelques reprises… mais sans exagération ! Cela a pris un an de préparation pour Lilian & John, avec entre autres une reconnaissance en camping-car l’été précédent.
Le 7 septembre 2022, le « road trip » a débuté à travers les Pyrénées. Si jamais vous décidez d’emprunter un tel itinéraire, vous aurez besoin de Pierre et Michèle avec vous… leur connaissance de la région est sans pareille !
Ce jour-là, notre point culminant était le Col d’Aubisque à 1709 mètres. Les routes et les paysages étaient exceptionnels. Nous aurions pu facilement flâner dans ce petit coin de paradis, pendant toute la semaine. Nous avons parcouru les Pyrénées, en suivant la voiture de Pierre, une Le Patron (à juste titre, Pierre est président du club K.B.D.) en route vers Oloron Sainte Marie et la vallée d’Aspe puis Saint Jean Pied de Port. Notre 1° pique-nique a été pris au « sommet du monde », ou presque !
L’arrêt suivant était au col de Roncevaux : des voyageurs garés admiraient la vue, jusqu’à ce que nous arrivions et que leur admiration se tourne vers les bolides et leurs équipages avec un jeu de questions-réponses animé.
De là, nous sommes descendus à Pampelune, puis à Logroño, notre arrêt pour la nuit.
L’hôtel nous avait prévenus des travaux de voirie, mais heureusement nos petites voitures ont pu rouler sur les trottoirs, au grand amusement des piétons.
Les équipages anglais nous ont rejoints à ce moment-là. Ils avaient eu quelques soucis : la traversée en ferry entre Royaume-Uni et Espagne avait été rude avec quelques incidents dus… au mal de mer ; même quand on vit sur une île, avoir le pied marin n’est pas une évidence. Heather, Kevin, John, Keith & Ray étaient heureux d’avoir atteint l’hôtel, et notre groupe était complet. Logroño est la capitale de la région de la Rioja et compte 65 bars à tapas, juste à côté de notre hôtel, … tous accessibles à pied !
A une heure de route, San Millan de Cogolla était notre destination suivante, avec l’Hostería del Monasterio de San Millan comme étape « de luxe ». La réceptionniste s’est arrangée pour que nous nous garions tous dans une partie du monastère habituellement réservée aux dignitaires en visite, ce que nous étions bien sûr !
Le lendemain, nous avons été invités au garage d’Ignacio, un collectionneur de voitures fabriquées en Espagne dans les années 70. Malheureusement, il n’a pas pu conserver sa collection, mais, mécanicien dans l’âme, il a préservé et fait tourner encore quelques moteurs dans son ancienne salle d’exposition. Parmi ceux-ci, un moteur de 2CV fonctionnant sur… un seul cylindre !
Devinez quoi ? Les dames de notre groupe ont réussi à éviter ces animations exceptionnelles. Nous avions prévu un voyage à travers des cols à proximité, mais malheureusement, en raison de la chaleur extrême et des risques d’incendie, nous n’avons pas été autorisés à respecter notre itinéraire.
Fresneda de la Sierra organisait une fête de rue qui a été interrompue par notre cavalcade ! Les cris de jubilation et le son de nos klaxons n’ont fait qu’ajouter à la fête ; tout au long de notre périple, nous avons toujours été accueillis avec enthousiasme.
Puis nous sommes entrés dans le désert des Bardenas Reales, considéré comme le plus grand désert d’Europe (78 km des Pyrénées). Nous avons découvert un paysage étonnant, d’un aspect presque lunaire, inhospitalier. Ravins, plateaux et formes curieuses – les résultats de l’érosion sur des millions d’années. Ce désert abritait autrefois des crocodiles et des tortues. Nous n’avons rien vu de vivant dans cette étndue aride et brûlante et, à notre grande consternation, Clint Eastwood n’était pas là pour nous accueillir ! Pierre avait déjà visité la région et il nous a conduits à travers La Bardena Blanca. Il ne nous a pas fallu longtemps pour quitter la route goudronnée pour les pistes défoncées qui mènent à travers le désert.
Pour les trois-roues les pistes étaient difficiles, on pouvait éviter une ornière avec les roues avant mais la roue arrière se retrouvait dans les sillons les plus profonds. Les voitures ont été secouées, de nombreux écrous et boulons ont été desserrés. Le sable est entré dans chaque recoin de la voiture. Tout cela semble désagréable, et croyez-moi, ça l’a été !
Sos del Rey Católico était notre arrêt suivant, en Aragón. Nous avons apprécié un apéritif bien mérité sur le balcon de l’hôtel qui surplombait l’architecture « caramel » de cette petite ville perchée. Le lendemain, la route a été une fois de plus incroyable. Nous nous sommes dirigés vers Mallos de Riglos. La formation rocheuse, el Paredón de los Buitres « le mur des vautours » où les nids s’accrochaient aux crevasses, un site à voir. Une légende dit qu’une sorcière géante vivait là, son apparence et sa taille effrayaient ses voisins alors elle a soulevé un énorme rocher et s’est cachée de tout le monde ; pour être honnête, nous ne l’avons pas trouvée…
L’étape suivante était la ville de Jaca avec une citadelle qui mérite une visite. Là nous devons vous avouer notre seul accident : Nathalie a glissé … en sortiede douche. Résultat : 2 points de suture sur la tête, un poignet dans le plâtre, mais « good girl » elle a continué le voyage sans se plaindre.
Nos deux dernières nuits en groupe devaient se passer « en hauteur » dans les Pyrénées à la gare de Canfranc. En chemin, Jacques, toujours soucieux de l’animation, a perdu ses garde-boues arrière. La gare de Canfranc est magnifique. Sa construction a commencé en 1912 mais a été interrompue par la Première Guerre et la gare n’a été inaugurée qu’en 1928. Cette gare était la principale liaison ferroviaire entre la France et l’Espagne, lors de sa construction, elle était la deuxième plus grande gare d’Europe.
Elle a été utilisée pendant la Seconde Guerre mondiale comme voie d’évacuation vers l’Espagne pour les juifs et les soldats alliés. La résistance a eu également une forte emprise ici. De rêves de grandeur, en passant par sa vie mouvementée et sa « disparition », la gare de Canfranc témoigne des heures les plus sombres. Aujourd’hui, sa résurrection est presque terminée en tant qu’hôtel de luxe de 250 chambres ; seul, l’intérieur a été massivement modifié.
De là, « chacun sa route, chacun son chemin », comme dit la chanson : certains se sont arrêtés pour un barbecue (merci Silviu et ses amis), d’autres sont rentrés directement chez eux… après 9 jours de périple et plus de 3000 kms au compteur.
D’aucuns ont continués à « Courir autour des Remparts » d’Angoulême, après un dîner mémorable organisé par Yonel et ses amis.
Merci Lilian et John pour ces vacances inoubliables avec Heather et Kevin, Patricia et Thierry, Francis, Michèle et Pierre, Françoise et Dominique, Nathalie et Silviu, Ray, Juliette et Olivier, Joss et Jean-Paul, John, Keith, Jacques…